Nous sommes maintenant en 2000.
je fais la connaissance de Nicolas Lannoy par l'intermédiaire de notre libraire commun. Lui cherche un scénariste et moi, je sais que je veux continuer à faire des BD mais pas forcément en dessin. Donc, on se parle. Il me montre quelques pages d'un album jamais terminé chez Soleil. Et plusieurs croquis.
je fais la connaissance de Nicolas Lannoy par l'intermédiaire de notre libraire commun. Lui cherche un scénariste et moi, je sais que je veux continuer à faire des BD mais pas forcément en dessin. Donc, on se parle. Il me montre quelques pages d'un album jamais terminé chez Soleil. Et plusieurs croquis.
C'est dans les croquis que je vois des choses qui me plaisent. Une certaine spontanéité, d'énergie qui me parle.
Du coup, on évoque la possibilité d'une collaboration. On est en terrasse et les idées s’enchaînent sans grande originalité. Puis, un type rentre dans le bistrot habillé avec une chemise "col pelle à tarte". cela nous amuse et on délire sur Starky & Hutch. D'un coup, on est d'accord. On va faire du polar années 70. et plutôt bien marrant.
Je tombe le dossier éditeur dans le train entre Lille et Valenciennes où je donne cours. Comme c'est ma première série, j'y mets plein de détails et je pousse l'intrigue qui doit durer environ 7 albums.
De son coté, Nicolas fais les trois premières planches. reste plus qu'à envoyer le bébé aux éditeurs. dans un premier temps, seuls Delcourt et Glénat reçoivent le dossier. et les deux appellent !
Je vais voir Rodolphe Soublin chez Glénat. Il me fait des remarques justifiées sur l'histoire et surtout sur le dessin. Bref, ils veulent bien de nous mais il faut retravailler si on veut un contrat. pendant ce temps, Nicolas parle avec François Capuron. Il décroche un rendez-vous où j'arrive passablement en retard. Là, Guy Delcourt vient nous dire des gentillesses (accompagné d'Olivier Vatine). On repart sans contrat mais sans réel changement à faire (juste des pichenettes). Entre temps, j'accepte que Nicolas, qui cherche un atelier, installe sa table à dessin dans mon entreprise.
Le temps passe et Capuron téléphone pour savoir où nous en sommes. Nicolas lui avoue que je suis plus intéressé par la proposition de Glénat. du coup, on a le contrat dans la semaine. Et on signe.
Nous ne sommes pas à la 15 ème planche que tout se casse la gueule. En fait, Nicolas et moi avons des divergences sur tous les domaines. Sur le boulot, les horaires, les femmes et la politique. Et même si au départ, je fais des efforts, je ne tarde pas à craquer et à le faire sortir des locaux de la boite.
La suite de l'album se fera surtout par l'intermédiaire des éditions Delcourt. Sauf que le suivi n'y est pas des plus soutenus (il faut dire qu'ils sont en plein boum de production).
Je ne dirais pas que je découvre l'album dans la prépublication dans pavillon rouge mais pas loin. Disons que c'est là où je vois qu'il manque des modifications que j'avais demandé... Bref, je ne m'y retrouve pas.
Les choses s'empirent pendant la création du tome 2. J'ai de moins en moins de temps à consacrer à la BD (la boite marche bien) et les tensions avec le dessinateur sont telles que je n'arrive pas à me passionner pour le suivi du projet.
En 2003, au bout d'un an, l'album n'en est pas encore à la moitié. Les pages sont loin d'être au niveau de ce que j'espérais, les chiffres de vente du T1 sont pas terribles et je n'arrive plus à cacher ma nervosité contre Nicolas. C'est à ce moment là que Capuron téléphone pour dire que si l'histoire pouvait se terminer en 3 albums, ça serait mieux. Je le rappelle dans la journée car je viens de trouver une idée pour le terminer à la fin du T2.
Alors, tu en gardes quoi de cette aventure?
Le mot qui vient à l'esprit c'est amertume. Rien n'a fonctionné dans cette histoire. Si je n'avais eu que ce projet avec un dessinateur, j'aurais sans doute abandonné le métier. J'ai même développé une sorte de paranoïa qui m'oblige à parler beaucoup avec un dessinateur avant de bosser avec lui. je n'attends pas qu'il pense comme moi mais que nous partagions tout de même des valeurs communes.
Amertume aussi car j'ai traîné cette série comme un boulet. "Ah, c'est toi qui as fait chewing gun?" reste la phrase que j'ai redouté pendant assez longtemps. Un jour, je vais voir un autre éditeur et la première phrase qui me dit c'est "bon, alors dans ta série chez Delcourt, qui a merdé?"
J'ai retiré ces deux albums de ma bibliographie. et je refuse de les dédicacer. je ne me retrouve pas du tout dedans.
Amertume enfin, car je pense avoir été tricard chez Delcourt à cause de cette série. Pourtant, j'ai retenté de présenter des projets. Même si cela ne s'était pas bien passé sur le projet, la relation que j'avais avec eux me convenait. Et puis, ils faisaient parti des éditeurs dont j'aimais bien la production...
Les quelques rendez-vous dans leurs locaux restent le seul bon souvenir de cette expérience.
Les quelques rendez-vous dans leurs locaux restent le seul bon souvenir de cette expérience.
3 commentaires:
Salut,
J'ai lu ton article avec intérêt car je me souviens bien de cette BD, j'aimais bien le concept du scénar' ! bonne continuation...
Merci Mika.
A dire vrai, moi aussi j'aimais bien l'idée de départ... hahaha !
j'adore lire tes aventures-ou mesaventure- avec le debut de ta carriere dans la bande dessinee. j'atend la suite...Je croyees que c'etait tout beaucoup plus facile pour toi. J'aime le personnes tetue, "testarde".
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