vendredi 28 novembre 2014

Coup de rétroviseur n°8 : un jour, j'ai édité chez Casterman

Attention, virage de fou dans ma "carrière".


Nous sommes en 2004, et je décide que la BD sera ma première (et j'espère bien unique) source de revenu. Par le fait d'un heureux hasard, deux événements vont s'entrechoquer et transformer ma vision du métier.
D'abord, je découvre un forum d'artistes-illustrateurs-dessinateurs où traînent Bandini, Tentacle Eye (aka Antoine Carrion), Blacky (Guillaume Singelin) et quelques autres. On discute, on commente les boulots des uns des autres, on fait connaissance et on devient copain...
Je propose d'abord à Bandini de bosser avec moi car j'ai un scénario qui me trotte en tête depuis 7 ans et qui, je pense, correspondrait pas mal à son dessin. C'est Tentacle qui me propose par la suite de lui écrire une histoire et ça me touche profondément tellement j'avais envie de bosser avec lui. Pour Blacky, ça vient deux ans plus tard quand Tentacle me dit qu'il cherche une  histoire...
Mais tout cela serait rien sans une autre rencontre : Didier Borg de chez Casterman.

Là, petite aparté : mon éducation BD a donc commencé par les albums tout public Dupuis. Puis, je suis devenu un goinfre. J'ai bouffé tous les Humanos, les Dargaud, Lombard, Delcourt, Magic strip et j'en passe. Mais il faut bien avouer qu'un éditeur m'avait mis un genou à terre tellement sa production était riche. On y trouvait du Comès, Du Munoz & Sampayo, du Pellejero et Zentner, du Auclair, du Pratt, Du Prado, du Schuiten et Peeters... Bref, Casterman est vite devenu pour moi une espèce de "grall"... avec la collection "Air libre" de Dupuis. 


Retour au récit : un jour je reçois un coup de téléphone d'un copain qui me dit : y'a un nouveau mec chez Casterman, il cherche du monde pour une nouvelle collection. Il me file un contact. J'appelle ! On doit être au printemps car je me souviens surtout d'une conversation au téléphone où je perds trois kilos rien qu'en sueur ! Didier est un type ouvert. Il me demande ce que j'aimerais faire en BD si j'avais carte blanche. Je lui dis "des ones shots à fortes paginations" (faut dire qu'après mes déconvenues en "série", je me dis que l'avenir est aux one-shots), il m'envoie pendant la conversation sa présentation de collection et ô miracle, c'est pile-poil ce que je viens de dire.  Moi, j'y vois une relecture de la collection "roman (à suivre)". Je suis aux anges. je lui fais le pitch de Face Contre Ciel (que je fais avec bandini) et celui du Chant des Sabres (avec tentacle Eye). Il est emballé par les deux. Dans la même journée je reçois un fax de confirmation d'intérêt et les contrats arrivent assez vite.

Bon, au bout de deux ans de boulot, Face Contre Ciel sort. Juste après "l'affaire Obion". Autant dire que sortir dans la même collection qu'un album "mal imprimé" et qui a fait couler beaucoup d'encre (numérique), ça équivaut à sortir sans être poussé ni par les journalistes, ni par son éditeur et pas plus par les libraires.
Le Chant des Sabres, première version sera même pilonné avant publication pour ressortir dans une version 2.0. Exit la couverture souple et le papier premier prix, la collection est maintenant "haut de gamme".


Suivront des années où on a l'impression très illégitime d'écrire une histoire de la BD. Il faut dire que la période est assez dingue et enthousiasmante. Didier Borg refuse des projets, bien sûr, mais il est joueur et curieux. Du coup, quand je lui propose de faire des essais, il est toujours à l'écoute.
Un jour, je lui dis "je voudrais raconter une histoire en écriture automatique et le dessinateur ferait de même. J'écris une page et le dessinateur la dessine le lendemain. Et ainsi de suite jusqu'à la fin". Il me répond "banco". L'album s'appellera Seconde chance


Pour moi, c'est un véritable laboratoire et aussi une véritable école. L'un des "hic" le plus flagrant, malgré tout, c'est que ces idées loufoques ne sont pas suivies dans la communication et promotion des albums. Du coup, quand je fais une série de trois albums avec trois dessinateurs sur le même univers avec à chaque fois des chapitre de 23 pages pour le vendre en version comics aux états unis, on sort bien les albums (sans communication) et surtout sans les vendre à l'étranger. 
Pendant 5 ans, j'ai vécu un rêve de création. Je suis devenu scénariste grâce à Casterman. J'y ai vécu aussi un cauchemar lancinant puisque chaque publication était imparfaite (mauvaise impression, pas de relais presse...). Mais surtout, je n'ai pas publié vraiment chez Casterman. Nous étions à part. Nous étions KSTR. Les auteurs Casterman nous l'ont fait ressentir. Les autres directeurs de collections, les journalistes et les libraires aussi. Il s'en est fallu de peu que le pari réussisse. Et je garde ces années là comme un très bon souvenir. Si certains se souviennent de l'esprit "rock'n'roll" que voulait être la collection KSTR, il faut surtout la voir dans la création et la liberté qui l'accompagnait.Et pas dans les sujets.

On arrive en première phase descendante il y a deux trois ans. Quand les suites demandées par l'éditeur ne se font pas alors que je me suis lancé dessus sans attendre les contrats (que voulez-vous, au bout d'un moment, un oui verbal suffit, on a tendance à y croire. Cela s'appelle la confiance). Après ça, je décide de resigner avec d'autres éditeurs. Histoire de ne pas avoir tous mes projets chez un seul éditeur. 
Et je fais bien. Alors que Temudjin fut refusé qu'en voyant la première page et en écoutant un pitch oral, deux autres éditeurs veulent le signer dans la même journée...


Arrive la dernière phase de mon histoire avec Casterman (pour l'instant) : un jour, Gallimard rachète la maison. Là, c'est un peu normal, mais ça fait toujours bizarre, il y a du flottement. Les projets sont mis sur pause. Puis ça redémarre. Enfin, doucement pour ma part puisque des projets sont stoppés, d'autres acceptés avant la vente ne seront pas signés... Restent trois albums. Deux parce qu'ils sont tellement avancés qu'il serait couillon de ne pas les sortir. Le dernier correspondant miraculeusement à l'une des nouvelles directions. Celui-là, Gueule Noire, sortira d'ailleurs avec un logo Casterman et non KSTR dans les prochains mois (comme Burn out, sorti il y a peu).

Mais je n'ai pas dit mon dernier mot ! Il parait que la maison veut renouer avec le romanesque ! et comme par hasard, c'est mon envie aussi. alors sait-on jamais... c'est comme quand on quitte un logement au bout de 7 ans: on le connait tellement qu'on sait où remettre les meubles si, des fois, on devait ré-emménager. 


Quant au fond, mes 14 albums publiés, seuls Succombe qui doit et Burn out restent au catalogue. Le reste est parti avec l'eau du bain.  Si je n'avais pas mes exemplaires en face de moi, dans mon bureau, je pourrais même croire à un rêve. 
Mais l'important, c'est que ça se soit passé. C'était malgré tout une très chouette expérience.


lundi 24 novembre 2014

Noir & Blanc...


Après les regards dans le rétroviseur, voici un coup d’œil sur le futur ! Ceci est le premier visuel de Benoît Hamet sur notre projet commun : Byzas ! Nous n'en sommes pas encore au stade du dossier éditeur mais bon, je suis trop content pour ne pas partager ça. En espérant que ça vous donne autant envie qu'à moi...

mercredi 19 novembre 2014

Trait de suie !

7 ans. Il aura fallu 7 ans entre l'idée de l'histoire et la fin des pages dessinées par Lelis (je ne parle pas de l'impression). Je viens de tout relire avant de faire le lettrage. Je trouve ça magnifique mais je n'ai plus aucun recul pour savoir si je suis dans le vrai. 7 ans... 


Gueule noire est donc en phase de bouclage. Et le livre réserve encore des surprises ! Comme par exemple l'annonce de mon éditeur qui aimerait publier ce titre en noir et blanc ! Me dire ça à moi, le mec qui n'arrête pas de dire ô combien il aime le noir et blanc ! Et qui, pourtant, n'a jamais publié un seul livre sans couleur. Cela sera donc une grande première !


Bon, j'ai quand même un petit regret car j'aurais bien aimé bosser avec Fabien Alquier. Mais on se retrouvera quelque part... Peu importe.

Pour l'instant, goûtons au plaisir d'un Gueule noire de toute beauté. Parce que le Lelis, il a fait un sacré boulot. Son trait crasseux fait merveille sur le Paris 1900. D'ailleurs, je crois que les amoureux de Paname apprécieront... Faut dire qu'on a poussé tout ce que l'on pouvait dans la reconstitution (moi sur la doc, Lelis sur l'atmosphère).

Prochaine étape, trouver la couverture et une date de sortie !

mardi 18 novembre 2014

Amargura !


2014 restera pour moi l'année espagnol. 6 albums seront sorties à la fin de l'année. Et parmi eux, tous les albums que j'ai fait avec Antoine Carrion (aka Tentacle Eye). Aujourd'hui, je viens de recevoir la version espagnole de L'amourir.
C'est chez Yermo ediciones et c'est toujours un objet de grande qualité (l'impression est comme la version française, un peu sombre. Pour le reste c'est parfait. Notamment sur le lettrage -et les phylactères "rubans"). 

lundi 10 novembre 2014

un festival sans "bulle" dans son nom...



Retour du festival d'Andenne (Belgique) organisé par l'asso "La grande Ourse" !

1.Le voyage 3 (sur 5).
Un parcours qui aurait pu être rapide et pas stressant...
Le voyage aller s'est plutôt bien passé. 5 heures pour arriver à Bruxelles où j'ai fait une "petite" halte pour voir les gens du Lombard (qui mérite une fois de plus le prix de l'accueil des auteurs) et mon pote Bruno Lachard. rien que pour ça, ça valait le coup. 
Puis pratiquement deux heures pour rejoindre Namur en voiture. Mais là encore, vu que j'ai fait le voyage avec Laurent Lefeuvre et Alain (l'un des organisateurs), ça passe vite et bien.
Le retour est bien plus stressant. Le train Bruxelles-Paris prend assez de retard pour que ça mette en péril ma correspondance (le dernier train pour rentrer chez moi). Du coup, j'ai le droit de faire du sprint dans le métro avec deux sacs et un carton à dessin... Ô joie. Je rentre dans le train juste à temps mais sans boisson ni nourriture... Et pour bien continuer, mon voisin est insupportable et la batterie de mon ordinateur tombe en rade...Bref, j'ai connu mieux.

2. L'accueil 5 (sur 5).
Je viens d'annoncer que c'tait les mecs de la grande Ourse qui organisaient. Ce qui veut dire des copains. Des mecs avec la main sur le coeur... Et pour bien faire, on complète l'accueil par un satellite de la grande ourse par la présence de Bernard...

3. L'hôtel 3 (sur 5).
Pas d'hôtel. Chambre chez l'habitant (mais pas n'importe lequel). On partage la chambre à quatre (Rica, Laurent, Mikkel et moi). Si l'ambiance auberge de jeunesse me dérange pas, l'accueil de Thierry et de sa "petite" famille était super sympa. Et puis, dormir, c'est pas le plus important dans un festival.

4. Les repas 4 (sur 5).
On se retrouve tous au restaurant sur Namur le vendredi soir. Là, il y a Kid Toussaint (qui ne sera pas là durant le festival). bon miam et bonne boisson... ça commence bien.
Le samedi et dimanche midi, c'est soupe et sandwich sur place. 
Le samedi soir (comme d'habitude), c'est repas de gala. Là encore, ça se passe sur place. Le "filet américain" est délicieux. La bière artisanale est à tomber... et une très belle ambiance.

5. Le lieu 3,5 (sur 5).
Comme souvent, le festival se passe dans un gymnase-salle des fêtes. C'est pas un lieu de folie mais au moins celui-là est bien chauffé et lumineux. Andenne fait parti des festival où les vendeurs d'occasion sont légion. Ici, essentiellement du classique Franco-belge. Et comme on est en Belgique, avec pas mal de nouveautés  à 50% du prix... (c'est le seul point noir de ce beau festival. Mais c'est pas bien grave).

6. Les rencontres 5 (sur 5).
Ce festival est particulier... D'abord parce que j'y retrouve Tony et les autres de la grande Ourse. On se connait depuis plusieurs années mais je n'étais jamais venu... rien que pour eux, ça vaut le coup de venir. Après, j'y retrouve des copains, Rica, Baloo, Etienne Simon, Hamo, Antoine Maurel... Puis, il y a ma première rencontre en live avec Mikkel Sommer. C'est toujours un peu bizarre d'avoir d'abord travaillé avec quelqu'un avant de connaitre son visage.
Il y a aussi les autres rencontres. Celle avec Chris Lamquet restera dans mon coeur. L'autre rencontre géniale, c'est celle avec Alessandro Poli.
Après, je vais sans doute en oublier pleins. Mais, je me suis bien marré avec Mauricet, Alexandre Tefenkgi, Laurent Lefeuvre et Benoît Bekaert... (désolé pour les autres).
7. Le public 5 (sur 5).
Il n'y avait pas foule mais des gens en continu... Et surtout un gamin du nom de Louis, fan de Klaw dont les mots pourront me remonter le moral en cas de besoin...

Conclusion
Super festival ! A refaire. C'est toujours un plaisir de faire un festival entre potes. Et une mention spéciale à Tony Larivière (qui a la plus belle boutique de BD de Belgique).



lundi 3 novembre 2014

vroum vroum !


Pour bien commencer ce mois de novembre... Et avant de parler de ma vie dans le rétroviseur, voici quelques bouts d'image de mon projet avec Bruno Lachard. On a un peu galéré à trouver une personne pour la couleur. Mais Delphine Rieu est venue mettre tout le monde d'accord ! L'équipe est donc au complet. On fonce sur les pages et Bruno se donne à fond ! C'est un plaisir de voir quelqu'un s'impliquer autant dans la narration. De mon coté, je suis bien content de pouvoir jouer au sadique en lui demandant de dessiner des moteur de voiture  et des foules de bagnoles (surtout venant 'un mec qui n'a pas le permis, je pouffe sous cape). 
A suivre très bientôt.


mardi 28 octobre 2014

The golden boy (part4/6)


Il y a pratiquement trois ans, Pierrick et moi avons discuté pour la première fois d'un magazine BD. il y avait mon projet... Et le sien. Il y a un an sortait AAARG ! Avec Kieran nous y sommes depuis le numéro 2. Dans ce nouvel opus, The Golden Boy développe sa quatrième partie... Nous, on s'est bien marré à le faire. J'espère que ça se verra à la lecture.
Bon, je suis un peu bougon car j'ai pas réussi à finir ma fausse couv pour ce numéro. Pourtant, j'étais vachement fier de ma baseline : Chez Aaarg! ils ont la main sur le coeur et l'autre dans ta face si tu t'abonnes pas. ça sera pour une autre fois !

Merci à Pierrick et la team pour la confiance, la liberté... Et la rigolade.



lundi 20 octobre 2014

My little princess


Pendant que Julia Bax continue à tomber les pages plus belles les unes que les autres pour notre Caraboo... Moi, je peaufine mon prochain projet pour elle (super top secret!). 
Caraboo devrait sortir en août 2015. Et ça sera sans doute l'un de mes meilleurs livres...

jeudi 16 octobre 2014

Coup de rétroviseur n°5 : George & moi !

Petite aparté avant de commencer :
Si je viens de quelque part, si je dois de faire ce métier grâce à quelqu'un, c'est sans doute en premier lieu aux éditions Dupuis que je pense. Et surtout au magazine Spirou. Les gens qui m'ont donné envie viennent de là. Après évidemment, il y en a eu d'autres mais le commencement, c'est eux. Voilà, c'est dit.


Donc, on retourne en 2003. Cette année là, je rencontre Maroin Eluasti par l'intermédiaire d'un pote commun. Son book est clairement orienté dessin animé. C'est rond, c'est coloré, c'est jeunesse. Et ça, ça me déstabilise pas mal. Jusqu'à présent, je me suis plutôt orienté vers les récits adultes et polar. Si on me demande, je dirais que je préfère les histoires sombres... Mais écrire pour la jeunesse m'intéresse. Cela me ramène à mes premiers amours. 
Je commence à lui écrire une histoire d'une gamine en Inde durant le XIX ème siècle. Même si ses pages sont chouettes, Maroin et moi savons que ce n'est pas exactement son univers. il n'est pas à l'aise. Il me propose alors de bosser sur un visuel qu'il a fait d'un gamin et son gros chat.  Il y a tout à inventer. Mais je suis bien d'accord avec lui, ce dessin claque bien. Alors hop, je fonce ! 
George et George naissent d'un coup. Maroin tombe les planches en un rien de temps. A leur vision, je sais chez quel éditeur me tourner. Le dossier arrive donc dans la boite mail de Thierry Tinlot, rédacteur en chef de Spirou, un mardi. Ce dernier me répond dans les dix minutes. Et à peine une demi heure plus tard, Benoît Fripiat m'appelle ! Le vendredi suivant, Benoît vient nous rendre visite à Lille. On discute, on se met d'accord. George & moi sera une série Dupuis ! Le mois suivant, c'est même annoncé dans Spirou.
On va donc bosser pendant plusieurs mois. On se déplace à Charleroi pour rendre les planches. Moi, je suis en train de vivre mon rêve de gosse. 
Vient alors une "petit événement" impromptu : Dupuis se fait racheté par le groupe Média participation. Bien sûr, ça ne me rassure pas mais tout le monde chez Dupuis semble serein. Le suivi du projet s'en ressent un peu. Du coup, quand on est à une dizaine de pages de la fin, je m'inquiète de ne pas avoir de nouvelles... Je demande si la programmation dans Spirou est toujours à la même date et si la série fait bien la couverture. Là, il y a un certain flottement. Jusqu'à avoir un coup de fil qui explique qu'on ne fera pas la couverture de Spirou... Puis que la série ne passera pas dans le magazine... et avec mon insistance, j'ai le droit de savoir qu'en fait, la série n'aura pas d'album non plus. Dupuis nous rend nos droits. En fait, il y a un peu trop de similitude avec un autre projet qui va sortir, les gens qui soutenaient la série ne sont plus chez Dupuis... Donc hop : poubelle !


Je raccroche. Je gueule un grand coup. Et j'appelle le portable de Laurent Duvault. Un homme que j'avais rencontré chez Dupuis et qui était assez fan de George & moi. Il vient juste de passer chez Soleil. Visiblement, il est plutôt content de mon coup de fil. Il comprend pourquoi je téléphone et me propose de venir le rejoindre dans le catalogue qu'il met en place chez Soleil : NG. Du coup, on signe un beau contrat, et on se lance tout de suite sur le tome 2. 
L'album sort avec un joli autocollant et un prix attractif : 6€ ! L'idée est séduisante mais il va arriver quelque chose d'imprévu (one more time). Les libraires spécialisés disent que la collection est orientée "supermarché", les supermarchés n'en veulent pas car nous sommes des inconnus. Toute la communication s'est basée sur le fait que ces nouvelles séries allaient devenir des dessins animés très vite. Mais ce n'est pas forcément le cas. En gros, on a le cul entre deux chaises ! Et même si les ventes sont honorables pour un premier tome d'inconnus, vu le tirage de malade, il parait que c'est une catastrophe. Six mois plus tard le tome 2 sort dans l’indifférence générale. Laurent Duvault est déjà reparti. Ce second tome aura un tirage qui ne sera même pas à la hauteur des ventes du tome 1...


On remballe? 
Pas encore. George & moi, c'est le bébé de Maroin. Et lui ne baisse pas les bras. Il va faire le tour de toutes les boites de prod de dessin animé de France pour placer le projet. L'option sera levée deux fois. Mais quand ça veut pas, ça ne veut pas.

Un regret?
Au point où on en est, non. Juste peut-être d'avoir fait une histoire en deux tomes pour les tomes 2 et 3. Du coup, je suis le sadique qui fait une fin horrible pour un album jeunesse... 


Un bon souvenir?
Plus d'un ! D'abord, j'ai tout de même placé des histoires courtes dans Spirou. C'est con, mais j'en suis fier. Bien sûr, il y a aussi les chouettes moments avec Maroin... Enfin, cette série m'a donné envie d'écrire pour le "tout public". C'est le premier pas vers Klaw et vers les projets que je suis en train d'écrire...

mardi 14 octobre 2014

Coup de rétroviseur n°4 : Volubilis.

Conversation téléphonique en 2003 (abrégée) :
- Bonjour Antoine Ozanam?
- Oui?
- Je suis Joachim Regout des éditions Glénat. Glénat Benelux.
- Bonjour.
- Voilà, je lance deux collections. L'une pour des séries et basée sur "le voyage", l'autre pour des one-shots sur "les villes". Cela te tentait de me présenter quelque chose?
- Est-ce que le mouton aime l'herbe grasse?
- Pardon?
- Ce n'est rien, je plaisantais. Oui, cela me tente ! Mais... je n'ai pas forcément de dessinateur sous la main.
- Ce n'est pas un problème. j'ai d'ailleurs le dossier d'un super dessinateur du nom de Jérôme Gantelet...
- Super ! Merci.


L'instant d'après, je reçois le mail contenant des pages de Gantelet. Il n'y a pas à dire, Joachim Regout a bon goût. Reste plus qu'à réfléchir au sujet de ces collections... Je m'oriente d'abord sur l'idée de voyage. Cela colle pas mal à deux trois idées qui me trottent dans la tête. Je remets tout à plat. et je trouve une idée pour faire le lien : le "personnage principal" de la série sera une compagnie de transport, Volubilis. On changera de moyen de transport à chaque tome... 
J'en parle à Joachim qui aime bien l'idée. Je rentre en contact avec le dessinateur avec qui le courant passe du premier coup. On se parle de tout, de rien... J'apprends que Jérôme bosse dans une usine de 5H du mat à 13H. Il compte dessiner dans l'après-midi. Par ailleurs, on se trouve des petits points communs sympathiques (notamment en musique). Bref, je découvre un copain avant de trouver un dessinateur. Ce qui nous empêche pas de commencer à travailler ! On fait le dossier. Il est accepté...
Très vite, il y a une nouveauté dans cette nouvelle collaboration : le directeur de collection fait un suivi du projet. il commente chaque page reçue. je ne suis pas sûr que tout soit justifié mais ça fait tout de même bien plaisir d'avoir un retour. Le problème, c'est qu'on a pas assez de recul. Du coup, quand Joachim nous "impose" une mise en couleur, on accepte [je viens d'avoir Joachim qui me dit que la première proposition que nous lui avions faite lui convenait parfaitement mais que la sphère dirigeante n'en voulait pas]. On le fait de bon cœur. Sauf qu'on fait une erreur. Et on s'en aperçoit que trop tard. L'autre erreur, c'est la couverture. Le dessin n'est pas forcément au top et surtout, cela ne correspond pas à l'intérieur de l'album (une différence de mise en couleur).
Pour la première fois aussi, j'ai le droit d'aller au calage. Un chouette moment. Y'a pas à dire mais ça change tout de même les choses d'y aller.


L'album sort dans le plus grand anonymat. Quelques mois plus tard, j'apprends de copains libraires qu'ils n'ont jamais eu de sollicitation pour cet album (preuves à l'appui). Je m'en ouvre à Laurent Muller chez Glénat France (que je suis allé voir pour Slender Fungus). Il me fait un large sourire et me dit "tu n'avais qu'à miser sur le bon cheval". je n'insiste pas mais je comprends [cette phrase pourrait porter à confusion. Bien sûr que ce que je comprends c'est quel individu est Muller ! Car si on a le droit de ne pas aimer un collègue de travail, on ne s'en vante pas. Et surtout pas devant n'importe qui].
C'est donc sans grand étonnement que j'apprends à la fin du second tome qu'il n'y aura pas de suite. J'accepte avec un peu plus de mal que ce tome 2 ne sorte même pas (toutes les images qui illustrent cet article sont tirées du second tome inédit). Mais Joachim Regout fait les choses bien : il arrive à faire entendre raison à la maison mère et nous retrouvons l'entièreté de nos droits.


Alors du coup, vous relancez le projet?
Bah non. En fait, je crois vraiment que ça a plombé mon pote Jérôme plus que je l'aurais cru au départ. Faut dire que se taper 8 heures de boulots à l'usine et enchaîner sur sa table à dessin, si au final c'est pour que l'album ne sorte même pas, ça rime pas à grand chose. Mieux vaut vivre une vraie vie ! Avec des enfants, des amis... 
si Slender a été mon plus grand regret de série interrompue, Volubilis a la palme de mon plus gros regret d'amitié. Car en plus de tout le reste, j'ai perdu tous contacts avec Jérôme (si d'ailleurs quelqu'un a une adresse...)


Quand j'apprends la fin de Volubilis, j'ai déjà signé George & moi et Eclipse. Mais c'est bien à ce moment là où je décide de m'orienter vers les one-shots. Après tout, quitte à avoir qu'un seul album, essayons de faire en sorte que les lecteurs aient la fin !

lundi 13 octobre 2014

Coup de rétroviseur n°3 : Slender Fungus.

Et hop, on passe à Slender Fungus


Il n'y a pas six mois entre ma rencontre entre Nicolas Lannoy et Benoît Laigle. L'un ayant inviter l'autre à passer dans mes bureaux. La première fois que je le vois, il vient avec Jérôme Lebrun. Les deux sont des sacrés rigolards et on se fend la poire toute l'après midi. En voyant leurs boulot, j'ai tout de suite envie de bosser avec les deux. faire du polar rigolo (comme aurait dû l'être la série que je viens de signer chez Delcourt). Encore un voyage en Lille et Valenciennes et j'ai les deux idées qu'il me faut. Je propose une adaptation du Roi David à Jérôme Lebrun et un projet de mafieux qui fout un bordel de tous les diables parmi les autres mafieux, sans que personne ne le voit jamais (et surtout pas le lecteur) à Benoît.
Quelques semaines plus tard, je file chez Glénat (en fait, il s'agit du lundi après le festival d'Angoulême, mais je ne l'avais pas calculé). Rodolphe Soublin me reçoit. Depuis la dernière fois, son enthousiasme envers mon boulot n'a pas changé. Il m’emmène voir Didier Convard qui vient de devenir Directeur de collection. Celui-ci est aussi intéressé. Il m'oppose juste deux changements sur Slender Fungus : l'un pour Benoît qui devra abandonner la couleur directe pour une mise en couleur par ordino, l'autre pour moi qui vais devoir écrire l'histoire en trois tomes plutôt qu'en quatre. "Trois tomes, je peux mettre mes couilles sur le billot que tu iras jusqu'au bout". Les conditions financières sont largement plus sympathiques que chez Delcourt. Bref, c'est nickel.
Pour le projet avec Jérôme, c'est encourageant aussi. Il n'a eu le temps que de faire deux pages mais Convard (et surtout un certain Laurent Muller) est sous le charme : Ils veulent en voir plus. Malheureusement, Jérôme travaillant chez Disney n'aura pas trop le temps pour la BD. Il ne fera jamais les pages suivantes...
Pendant le même temps, le dossier Slender était arrivé chez un jeune éditeur : Bamboo. Ils veulent aussi de la série pour leur nouvelle collection "grand angle". Mais ayant été un peu refroidi par l'expérience "nouvel éditeur" avec Paquet, je prends la décision (avec Benoît) de choisir la proposition de Glénat. 


En 2003, le premier tome de Slender fungus sort dan la collection Grafica. Le titre de l'album change. Il ne s'agit plus de "pâté de connards en croûte" mais de "Al dente". On se lance directement sur le tome 2 (qui ne s'appellera pas "terrine de salopes en gelée"). On fera même un petit comics hors série pour la librairie "folle image" avec du matos inédit. 
Mais, bien sûr, les choses vont légèrement déparées. Cette fois-ci, pas d'engueulade avec le dessinateur ni avec l'éditeur. Non, le marché s'écroule gentiment. Et les aléas de la vie privée pour Benoît et moi font qu'on va mettre deux ans à faire le tome 2. En 2005, alors que le tome 2 n'est pas encore sorti, Laurent Muller me dit de foncer sur le tome 3 sans attendre le contrat qui doit arriver au plus vite. 
Deux mois plus tard, voulant facturer quelque peu, je relance (pour la énième fois) Muller. Il est bizarrement en réunion. Quelques minutes plus tard, c'est Didier Convard que j'ai au téléphone. Il se dit bien emmerdé mais il n'y aura pas de tome 3 : "ça vient de plus haut. on doit virer tout ce qui est en dessous de 5000 de vente". J'ai alors l'image débile d'un eunuque qui parle de mettre les couilles sur le billot. Bien sûr, on peut publier le tome 3 ailleurs si on veut. En revanche, si on veut récupérer les deux premiers tomes, il nous faut payer. Slender meurt à ce moment là.
J'apprends alors qu'il y a pire que d'arrêter de son propre chef une série. Je revois la fin du tome 2 où j'avais tenté de jouer avec le lecteur en le guidant sur une fausse piste. Maintenant, tout le monde va croire à cette "fin" stupide.
Je suis dans la merde financièrement, j'ai d'autre projet avec Glénat... Bref, je me sens piégé. 


Benoît s'écarte quelque peu de la BD pour le jeu vidéo (même s'il y reviendra plus tard) ce qui stoppe notre collaboration. Et ça, je l'encaisse encore plus mal. car on avait plusieurs projets pour la suite...

Alors, t'es content de ta carrière?
Franchement pas. Quand je ne tombe pas sur un éditeur bizarre, quand je ne tombe pas sur mon inverse total, il faut que l'adversité s'en mêle. J'ai l'impression d'un immense gâchis. Et là encore, si je n'avais pas un autre projet sur le feu, je me poserais la question d'arrêter... Et bien sûr, je regrette de ne pas avoir fait confiance à Bamboo. Mais cela ne sert à rien.


Pour la petit histoire, ça me revient à ce moment là, j'avais aussi présenté le dossier à Vents d'ouest. Là, un certain Thierry Cailleteau en grand forme verbale m'avait dit "à la lecture de Slender Fungus, j'ai qu'un conseil à vous donner : coupez-vous les mains ! EUH... Non attendez, avant de vous couper les mains, coupez celles de votre dessinateur. Cela vous évitera de nous proposer autre chose". Qui a dit que des auteurs de BD ne s'étaient pas suicidés pour des blagues aussi connes?

Une dernière chose : je compte toujours relancer la série ! Peut-être en recommençant tout depuis le début... Et surtout en changeant de titre ! Qui pourrait acheter une série d'un nom dont on ne se souvient pas?

vendredi 10 octobre 2014

Coup de rétroviseur n°2 : Chewing Gun.

Nous sommes maintenant en 2000.


je fais la connaissance de Nicolas Lannoy par l'intermédiaire de notre libraire commun. Lui cherche un scénariste et moi, je sais que je veux continuer à faire des BD mais pas forcément en dessin. Donc, on se parle. Il me montre quelques pages d'un album jamais terminé chez Soleil. Et plusieurs croquis.
C'est dans les croquis que je vois des choses qui me plaisent. Une certaine spontanéité, d'énergie qui me parle.
Du coup, on évoque la possibilité d'une collaboration. On est en terrasse et les idées s’enchaînent sans grande originalité. Puis, un type rentre dans le bistrot habillé avec une chemise "col pelle à tarte". cela nous amuse et on délire sur Starky & Hutch. D'un coup, on est d'accord. On va faire du polar années 70. et plutôt bien marrant.

Je tombe le dossier éditeur dans le train entre Lille et Valenciennes où je donne cours. Comme c'est ma première série, j'y mets plein de détails et je pousse l'intrigue qui doit durer environ 7 albums.
De son coté, Nicolas fais les trois premières planches. reste plus qu'à envoyer le bébé aux éditeurs. dans un premier temps, seuls Delcourt et Glénat reçoivent le dossier. et les deux appellent !
Je vais voir Rodolphe Soublin chez Glénat. Il me fait des remarques justifiées sur l'histoire et surtout sur le dessin. Bref, ils veulent bien de nous mais il faut retravailler si on veut un contrat. pendant ce temps, Nicolas parle avec François Capuron. Il décroche un rendez-vous où j'arrive passablement en retard. Là, Guy Delcourt vient nous dire des gentillesses (accompagné d'Olivier Vatine). On repart sans contrat mais sans réel changement à faire (juste des pichenettes). Entre temps, j'accepte que Nicolas, qui cherche un atelier, installe sa table à dessin dans mon entreprise.
Le temps passe et Capuron téléphone pour savoir où nous en sommes. Nicolas lui avoue que je suis plus intéressé par la proposition de Glénat. du coup, on a le contrat dans la semaine. Et on signe.

Nous ne sommes pas à la 15 ème planche que tout se casse la gueule. En fait, Nicolas et moi avons des divergences sur tous les domaines. Sur le boulot, les horaires, les femmes et la politique. Et même si au départ, je fais des efforts, je ne tarde pas à craquer et à le faire sortir des locaux de la boite.
La suite de l'album se fera surtout par l'intermédiaire des éditions Delcourt. Sauf que le suivi n'y est pas des plus soutenus (il faut dire qu'ils sont en plein boum de production). 
Je ne dirais pas que je découvre l'album dans la prépublication dans pavillon rouge mais pas loin. Disons que c'est là où je vois qu'il manque des modifications que j'avais demandé... Bref, je ne m'y retrouve pas. 
Les choses s'empirent pendant la création du tome 2. J'ai de moins en moins de temps à consacrer à la BD (la boite marche bien) et les tensions avec le dessinateur sont telles que je n'arrive pas à me passionner pour le suivi du projet. 
En 2003, au bout d'un an, l'album n'en est pas encore à la moitié. Les pages sont loin d'être au niveau de ce que j'espérais, les chiffres de vente du T1 sont pas terribles et je n'arrive plus à cacher ma nervosité contre Nicolas. C'est à ce moment là que Capuron téléphone pour dire que si l'histoire pouvait se terminer en 3 albums, ça serait mieux. Je le rappelle dans la journée car je viens de trouver une idée pour le terminer à la fin du T2.


Alors, tu en gardes quoi de cette aventure?
Le mot qui vient à l'esprit c'est amertume. Rien n'a fonctionné dans cette histoire. Si je n'avais eu que ce projet avec un dessinateur, j'aurais sans doute abandonné le métier. J'ai même développé une sorte de paranoïa qui m'oblige à parler beaucoup avec un dessinateur avant de bosser avec lui. je n'attends pas qu'il pense comme moi mais que nous partagions tout de même des valeurs communes.
Amertume aussi car j'ai traîné cette série comme un boulet. "Ah, c'est toi qui as fait chewing gun?" reste la phrase que j'ai redouté pendant assez longtemps. Un jour, je vais voir un autre éditeur et la première phrase qui me dit c'est "bon, alors dans ta série chez Delcourt, qui a merdé?" 
J'ai retiré ces deux albums de ma bibliographie. et je refuse de les dédicacer. je ne me retrouve pas du tout dedans.
Amertume enfin, car je pense avoir été tricard chez Delcourt à cause de cette série. Pourtant, j'ai retenté de présenter des projets. Même si cela ne s'était pas bien passé sur le projet, la relation que j'avais avec eux me convenait. Et puis, ils faisaient parti des éditeurs dont j'aimais bien la production...
Les quelques rendez-vous dans leurs locaux restent le seul bon souvenir de cette expérience.

jeudi 9 octobre 2014

Coup de rétroviseur n°1 : Hotel Noir.

Cela fait quelques temps déjà que j'y pense : raconter ma petite expérience dans ce beau milieu de la BD à travers mes publications. Expliquer le pourquoi, le comment... Les petits anecdotes vécues, les choses que je ne ferais plus pareil... Histoire aussi de raconter cela une dernière fois avant de tourner la page... 

Alors, on commence chronologiquement : 1999. premier album.


Angoulême 1998. Je rencontre Pierre Paquet pour la première fois. Je n'ai pas grand chose sur moi si ce n'est un book de mes travaux d'illustrateur. Il tombe sur une illu mélangeant la plasticine et le dessin. Il me dit que si j'ai une histoire avec ce genre de rendu, il veut bien lire. Il me dit avoir une collection au format comics où il cherche du monde. Je rentre et dans la semaine, j'écris ce qui va être "Hôtel noir". Très vite Paquet accepte. il m'invite en Suisse pour parler du contrat. En gros, pas d'avance sur droits. Il ne payera que les albums vendus... Avec un projet comme le mien, et aussi parce que j'ai un boulot à coté, j'accepte à mon tour.


Parce que je n'aime pas bosser seul, je propose à mon ami Bruno Lachard de s'occuper des plasticines et des affiches de propagande que l'on peut voir sur les murs de la ville.
Je tombe tous les planches en storyboard. Elles serviront de guide lors de la séance photo. On shoot tous en un weekend. Une dizaine de persos à tordre dans tous les sens... Avec la chaleurs des lampes qui les fait fondre. tous les soirs pendant un moins, je détoure les photos pour pouvoir incruster les personnages dans les décors... Que je réalise par la suite.


Alors que je suis en train de terminer la couleur, Pierre paquet me téléphone : il veut changer le format. Adieu le petit format "comics", bonjour le format standard. la pagination change aussi. On passe de 30 à 46 pages. Bien sûr, impossible de tout refaire. On trouve un compromis : on rajoute une galerie de "fan art" avec des gens comme Eric Herenguel ou David Llyod... Bien sûr, je n'ai pas conscience qu'avec le changement de format, les pages vont sembler vides... Comme je bosse dans le multimédia, je fais gratuitement un cédérom qui sera mis dans l'album avec dessus le premier catalogue numérique d'un éditeur de BD ainsi que le making-of de l'album.


Les choses commencent à mal se passer juste avant la sortie. A l'époque, les éditions Paquet n'ont pas d'argent. Les représentants n'ont rien à montrer aux libraires. Nous sommes juste une ligne sur un listing. C'est vachement tenant "Hotel Noir de Lachard et Ozanam". Vous en voulez combien?
L'album sort en octobre 1999. Dans le mois (il me semble d'ailleurs que c'est encore plus rapide), les éditions Paquet changent de diffuseur. Les libraires renvoient les albums sous peine de ne pas pouvoir se faire rembourser les invendus. Le nouveau diffuseur ne retravaillera pas le titre (pensez-vous, un titre déjà proposé).


Malgré tout ça, l'album est sélectionné par le festival d'Angoulême pour concourir au prix de la première oeuvre. C'est donc un an après que je retourne au FIBD. Là, Paquet me met directement à l'aise en me disant qu'il n'a pas réussi à m'avoir de la Presse. Soit les journalistes trouvent l'histoire glauque, soit ils trouvent que le rendu ne fait pas BD. Je prends ça comme un reproche de la part de mon éditeur. Lui qui pensait qu'on parlerait de l'originalité de l'album, il se retrouve avec un album difficile à vendre...

Puis les choses se dégradent. Comme je suis pris par mon boulot, je laisse un peu ça de coté. Au bout d'un an, je demande mes chiffres de vente. Pierre en personne me les donne par téléphone. Mais rien officiellement. Au bout de plus de deux ans, j'ai mon premier relevé et mon premier (et unique) chèque ! Le plus drôle, c'est qu'il n'y a pas toute la somme : il manque les 30% qu'un éditeur peut retirer pour "les retours éventuels" ! Oui, au bout de deux ans...

De ce jour-là, nous n'avons plus de bonne relation.

Alors, cette première expérience?
Avec le recul, je refuserais carrément le changement de format. Cela a dénaturé l'album. Pour le reste, on va dire que les circonstances n'ont pas joué en ma faveur. Je sais que Paquet n'a pas changé de diffuseur pour me faire chier. J'ai été un dommage collatéral. 
Pour le reste, ce ne sont que des erreurs et des emballements de débutant...
L'album en lui-même, j'en suis encore assez fier. Et je sais bien qu'il a ouvert sur la suite. 



lundi 22 septembre 2014

Rupture ! [Klaw 4]


Deux semaines avant sa sortie dans toutes les bonnes librairies (le 10 octobre), je viens de recevoir mes exemplaires du tome 4 de Klaw ! L'album est extra, et comme à son habitude, Joël Jurion a emballé ça avec une superbe couverture ! 
De mon coté, cet album a son importance : C'est la première fois que je fais un second cycle ! Que je peux enfin développer l'univers que j'ai mis en place. La suite (les tomes 5 & 6) est en route... Avec pas mal de surprises !


Sinon, j'ai oublié de vous parler de la publication du tome1 dans le magasine Je bouquine en janvier. Je viens aussi de recevoir un exemplaire... Drôle de le voir publié en petit format.


lundi 8 septembre 2014

Andenne me voici !


Certains rêvent d'aller à Saint Malo, Angoulême ou San Diego... Moi, dans ma short-liste, il y avait la fête de la BD d'Andenne. Et c'est cette année que j'y vais ! Pour parfaire le plaisir, j'y vais avec Rica et Mikkel Sommer (que je vais enfin rencontrer !!!).
En espérant vous y voir nombreux. La bise.

mardi 2 septembre 2014

Merchandising, lifting & plus...


Klaw #4 va sortir bientôt. Pour l'occasion, une petite opération séduction a été réalisée : Les libraires vont recevoir un t-shirt et des petites figurines en carton ! De la promo qui me fait chaud au coeur. Faut dire que c'est la première fois qu'un éditeur fait ce genre de chose sur l'un de mes albums. 
Dans le même temps, on profite de ce nouvel album (et de la réédition des anciens) pour changer les pages de garde : Les différents Dizhis y sont expliqués ! Cela donne de l'ampleur à la série...
Bravo et merci au Lombard

Ps : je vous ai dit que la seconde saison se terminait au numéro 6 ?

dimanche 31 août 2014

Que caiga el que deba !


Je l'attendais de puis plusieurs semaines. Elle est là, dans mes mains ! La version espagnole de Succombe qui doit (avec Rica) est superbe. Mieux imprimée que la version française, un chouia plus grande... un vrai bonheur.
Et ça donne vraiment envie de rebosser avec Rica !

jeudi 28 août 2014

The golden boy (part3)



Le nouveau numéro de AAARG (le 5°) vient tout juste de sortir. dans ses pages, il y a la troisième partie de The Golden Boy et aussi un beau poster de notre héros ! Et tout ça en bonne compagnie... elle est pas belle la vie?

Et sinon, il y a une petite merdouille multimédia !

samedi 23 août 2014

mercredi 17 septembre 2014, 18h


Allez hop, on repart pour une nouvelle année. Et pour bien commencer, voici un petit rendez-vous qui me fait bien plaisir : La Cité de la Bande Dessinée d'Angoulême m'invite à sa carte blanche mensuelle. toutes les infos ici.

mercredi 30 juillet 2014

Golden'o'rama


C'est pas parce que c'est les vacances qu'on prépare pas de belles choses pour la rentrée...
Une petite appli qui complétera l'univers de Golden Boy (toujours lisible dans AAARG). 

mardi 29 juillet 2014

Klaw integral 1.




Ninth ediciones vient de sortir la version intégrale de la première saison de Klaw. Les trois albums en un gros volume à l'impression et aux finitions impeccables. Du très bon boulot ! 

samedi 5 juillet 2014

10/10


Puisque c'est officiel (c'est sur pas mal de sites de vente par correspondance), voici la couverture du tome 4 de Klaw. Il sortira le 10 octobre 2014. Le tome 5 et 6 suivront de peu (les deux en 2015) et termineront le second cycle. c'est toujours Joël au dessin, et c'est tant mieux !  

vendredi 20 juin 2014

Résumé du mois.


Bon, j'ai pas trop le temps de parler en ce moment. Mais tout avance ! Aujourd'hui, j'ai vu la dernière page de Klaw 4 (en n&b). Juste au moment on je mets au propre le 1/3 du tome 5. Kieran commence le 4ème chapitre de Golden Boy pour le Aaarg 6 !Antoine Carrion et Bruno Lachard peaufinent chacun la couv de leur album, Julia BaxLelis et Nadji continuent de tomber les storyboards et les planches... Et comme certains projets se terminent, j'en relance de nouveaux ! 
Si tout ça n'explique pas mon silence, je vois pas ce qui pourrait le faire !

mardi 10 juin 2014

On a marché sur la bulle [2014]



Retour à la maison. Amiens, c'était bien ! Troisième festival de l'année et troisième réussite ! A noter que j'ai participé aux rencontres scolaires durant toute la semaine avant le festival.


1.Le voyage 3.5 (sur 5).
Quitter une petite ville pour aller dans une autre petite ville, c'est un rien fatigant. Il faut donc 6 heures en moyenne pour rejoindre Amiens (avec un bout de chemin soit en TER soit en car). Heureusement, les gentils organisateurs ont fait en sorte que la partie TGV du parcours soit en première classe.

2. L'accueil 5 (sur 5).
Il n'est pas rare que les organisateurs soient des gens sympas et passionnés. Mais que toute l'équipe soit un regroupement d'individus aussi gentils, ça frise la perfection. 

3. L'hôtel 3 (sur 5).
L'hôtel sans âme, un rien vieillissant, pas très lumineux. Mais à vrai dire, quand on se couche à plus de minuit et qu'on se lève tôt, cette chambre est bien suffisante.

4. Les repas 4 (sur 5).
Bon, en une semaine, on a eu le droit à tout. Du superbe restaurant (le Quai) à la petite échoppe... Dans tous les cas de figure, c'était au moins conviviale et au mieux délicieux. Pour l'ambiance amicale on retiendra le barbecue, le duel de dessin au Grand Wazoo, et le dîner du samedi soir. 

5. Le lieu 4 (sur 5).
Je distinguerais deux choses. Les interventions scolaires et le festival.
Pour les interventions, la salle et grande et munie d'un écran. Je peux donc faire le grand jeu avec mon ordi. Je suis tout à fait admiratif du travail fait par les enseignants lors de la préparation à ces rencontres. Hormis un ou deux couacs, tout s'est déroulé le mieux possible.
Le festival. Alors là, point de vue exposition, il y a de quoi faire des jaloux. Surtout quand on sait que tout est fait en interne. En revanche, pour les dédicaces, on a vite super chaud ! 

6. Les rencontres 5 (sur 5).
Une fois n'est pas coutume, j'ai envie de mettre en avant les organisateurs et bénévoles. En une semaine, j'ai réussi à parler avec pas mal d'entre eux et ils sont vraiment sympas (big up à Pascal). C'est l'un des rares festivals où je reviendrais bien sans regarder la liste des collègues, pour avoir le plaisir de retrouver ceux qui nous accueillent ! Le libraire (Bulle en stock) est aussi à signaler (j'ai eu le plaisir d'aller dans sa librairie et ça fait plaisir de voir des gens soutenir la bd de cette façon. Il y avait d'ailleurs bien plus de stock qu'à la Fnac de la ville).
Après, il y a les collègues. Les locaux (Régis Hautière, Hardoc & David François), les retrouvailles (Christian DurieuxKris, Cécil, Dawid, Fumio Obata, Riff Reb's & Loïc Dauvillier), les "je te parle mais je ne t'ai jamais vu" (Mael, Benoît Féroumont, Stéphane Perger & Arnaud Floch), les surprises (Louise Joor, Augustin Lebon, Joris Chamblain, Denis Van P, Frédéric Maupomé & Mathilde Domeq), les "têtes d'affiches" (Mezières, Jo Sacco & Graig Thompson) et bien sûr Joel Jurion.
J'ai eu aussi le plaisir de rencontrer un couple merveilleux, organisateurs d'un autre festival. Des gens passionnants que j'aurais bien écouté plus longtemps... (ils se reconnaîtrons). 

7. Le public 5 (sur 5).
Que des gens formidables ! Y'avait même Jacques, le postier ! 
Notons aussi que les collégiens ont voté en masse pour que Klaw obtienne le prix des Collégiens Samariens

Conclusion
Je suis donc reparti avec le plein de souvenir et franche rigolade. Et une plaque de rue à mon nom ! Le hasard faisant bien les choses, j'ai eu un "square". Quand on sait que j'ai choisi mon speudo en référence à un square parisien du même nom, on peut imaginer le moment d'émotion ! 
Ceux qui m'avaient dit qu'il fallait que je fasse ce festival ne m'avaient pas trompé.